Four de papier
miércoles, 24 mayo 2017
Nemocon est un petit village au nord de Bogota où nous avons passé un week-end avec un groupe de céramistes professionnels, amateurs et en herbe. Je suis allé pour accompagné ma femme, mais finalement j'ai eu aussi le droit de peindre quelques pièces qui sont allées au four. Les pièces avaient été préparées par les élèves et les profs. Par chance il y avait quelques unes en rabe pour des personnes comme moi qui n'étaient pas des céramistes.
Nous avons utilisé une technique ancestrale remise au goût du jour avec des méthodes plus adaptées au monde actuel. Le maître du stage était Charles Michel Rojas Furmanowski, Colombien de mère Belge, qui pratique la céramique depuis son enfance et qui a donc une très longue expérience en la matière. Il enseigne aussi de même que d'autres professionnels et professeurs de céramique qui ont participé.
D'abord nous avons utilisé de la céramique sigillée et avons vu comment la préparer. Ensuite nous avons décoré les pièces avec sulfates, oxydes, fil de cuivre et d'autres matériaux qui changent de couleur en cuisant et se figent complètement aux pièces précuites. Les pièces étant prêtes, nous avons construit un four à l'air libre en créant une base de brique, une grille où empiler les pièces et une structure en bois en forme de tipi. Avec du papier glacé récupéré de vieilles revues, nous avons enveloppé la structure avec ces feuilles trempées dans de l'argile humide, une sorte de barbotine pour la poterie. Quatorze couches de papier ont été nécessaires pour terminer le four ! Cette pyramide est trouée en haut pour la cheminée et en bas pour mettre le feu. Nous avons commencé à 8 heures du matin et vers 16h le four était prêt. Pour accélérer la combustion, nous avons utilisé un chalumeau à gaz qui agissait depuis l'entrée du four.
Le reste de la journée et une bonne partie de la soirée ont été la partie conviviale et d'attente. Comme le climat de Nemocon est froid et encore plus dans la nuit, nous avons fait un feu pas loin du four pour nous réchauffer. Les boissons aussi ont réchauffé le groupe, surtout ceux qui aimaient la bière et l'eau-de-vie. Au début le four produit beaucoup de fumée car il y a pas mal d'humidité à l'intérieur. Vers minuit il n'y avait presque plus de fumée mais des flammes de couleurs bizarres qui montrent la haute température du four. Un petit groupe de fidèles est resté jusqu'à la consommation du four qui a collapsé à force de brûler.
Tôt le matin en nous réveillant, nous avons trouvé les pièces encore très chaudes au milieu des cendres. Le résultat était très étonnant : les couleurs avaient changé et donné une autre apparence aux objets. Quelques pièces n'ont pas supporté le choc thermique, mais en général il y a eu très peu de casse. Une très jolie expérience qui nous relie aux hommes primitifs ainsi qu'aux artistes contemporains.
Los comentarios son cerrados