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lunes, 26 septiembre 2016

El hombre que mató a don Quijote

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Se nota que ya estamos en otoño, se acabaron las vacaciones y todas las actividades están de regreso. Uno quisiera ser ubicuo para poder estar en tantos eventos interesantes a la vez. Una milonga de tango, una película en preestreno en presencia del director acompañada de cata de vino, inauguración de una exposición artística extraña al aire libre, teatro, torneo de ajedrez, exposiciones y un fin de semana de scrabble. Tocó escoger y ganó la pieza de teatro el viernes por la noche y el scrabble sábado y domingo.

Ya había visto a la misma actriz representando a Macondo y Eréndira en monólogos que mezclaban extractos del libro con reflexiones de sus personajes. En esta nueva obra, es don Quijote y Sancho Panza que hablan con su autor, con los espectadores y nuestra época. La compañía de un guitarrista completó el ambiente intimista. Se reviven escenas famosas del personaje como el combate con los molinos de viento o su búsqueda de Dulcinea. La actriz lo va hipotizando a uno con su dicción y lo va metiendo en la acción absurda del caballero loco. Me gustó.

El fin de semana de scrabble francés fue en Montreux con un tiempo magnífico al borde del lago. No estuve muy inspirado en el juego que digamos, inventé palabras u ortografías que me valieron cero puntos y se me escaparon muchos scrabbles, pero lo pasamos bien. Buenos restaurantes amenizados con charlas animadas con los amigos. Lo repetiremos.

 

L'homme qui tua Don Quichotte
Les 23 et 24 septembre à 20h30
D'après l'oeuvre de Miguel Cervantès
Cie Premier Acte
Mise en scène: Sarkis Tcheumlekdjian
Avec: Déborah Lamy et Gilbert Gandil

Après "Macondo" et "Erendira" de Gabriel Garcia Marquez, brillamment adaptés à la scène, Sarkis Tcheumlekdjian revient à La Comédie de Ferney avec une adaptation de Don Quichotte aussi lumineuse que magnétique.

Au-delà de ce que nous connaissons du célèbre Don Quichotte, de ses combats absurdes contre les moulins, de son inimitable tristesse ou de son irréductible fidélité à Sancho, nous ignorons souvent que l'oeuvre dont il est issu se compose de deux parties très distinctes l'une de l'autre et écrites à dix années d'intervalle.

Et si l'une lui donne la vie, l'autre la lui reprend...

Dans la seconde partie de ses aventures, Don Quichotte n'a certes pas changé dans la forme, ses joues semblent toujours s'embrasser l'une l'autre à l'intérieur de la bouche et sa fine moustache est tout aussi mélancolique, mais dans le fond il n'est plus véritablement le même. Ses aventures ont été traduites dans les plus grandes villes d'Europe et, s'abandonnant sciemment au vertige des jeux de miroirs, Cervantès a réussi un tour de force audacieux en déposant malicieusement son livre dans les mains de son héros. C'est auréolé de succès et convaincu de son authenticité que Don Quichotte décide de quitter la table de travail de son créateur et de voyager librement à travers l'Espagne, le livre de ses exploits sous le bras.

Il n'est point, dans la littérature universelle, un autre héros littéraire qui prenne son propre destin en main. Cervantès exploite d'ailleurs ce filon avec bonheur : durant toute la seconde partie du roman, Don Quichotte y évoque souvent le livre qui est en train de le décrire.

La seule chose que notre héros ignore réellement dans cette seconde partie, c'est que son créateur, échaudé par un écrivain peu scrupuleux qui a tenté en 1614 de lui dérober son oeuvre, a annoncé publiquement son intention de tuer son héros plutôt que de le voir courir l'Espagne sous de fausses couleurs : « Afin que nul ne s'avise d'élever contre lui d'autres témoignages, ceux qui existent déjà étant bien suffisants... »

Sarkis Tcheumlekdjian, le 8 mars 2014

 

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