sábado, 28 febrero 2015
Au pays des rêves
Un mois déjà en Colombie et cinq mois de retraite. Ça fait drôle quand même. Jusque-là c’est comme des vacances prolongées. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Ce qui m’étonne le plus ce sont mes rêves.
Je sais par expérience qu’après un changement important dans la vie, comme un déménagement ou un nouveau travail, il faut du temps pour commencer à rêver du nouvel environnement. Je ne sais pas combien ça peut durer. En tout cas, je continue à rêver de ma vie en France et de mon ancien travail à Genève. Je me retrouve souvent au travail avec mes anciens collègues en train de faire des choses et parfois on me pose des questions que je ne peux pas répondre ou bien je suis en train de faire une formation linguistique ou technique puis je me rends compte soudain que je suis à la retraite et que je ne devrais pas être là.
Quand j’ai quitté la Colombie pour la France. Il m’a fallu du temps pour avoir des rêves en français et qui se passaient en France. Lorsque nous avons quitté Grenoble pour Paris ou Paris pour Gex ou Gex pour Ferney-Voltaire, mes rêves continuaient à se passer dans l’ancien lieu pendant longtemps.
Hier soir, je jouais au scrabble classique en français à Genève. C’était un tournoi avec beaucoup de participants. C’est peut-être parce que je continue à jouer au scrabble par l’Internet avec mon ami Olivier resté à Genève ou parce que nous allons certainement jouer ce week-end avec des amis en espagnol.
Pour l’instant, je ne me rappelle pas de rêves sur ce voyage la Colombie ou sur ce que je fais actuellement.
13:23 Anotado en Elucubraciones, Recuerdos, Viajes | Permalink | Comentarios (0) | Tags: colombia, sueños, cambios
lunes, 23 febrero 2015
Du côté de chez Chikungunya
Nous voilà en « terre chaude », comme on l’appelle ici. Dans les tropiques, le climat change avec l’altitude ; plus on monte, plus il fait frais. La végétation change aussi en conséquence. À la capitale, à plus de deux mille mètres, c’est la « terre froide» ; entre mille et deux mille, c’est la « terre tempérée » et à moins de mille mètres, il fait chaud. Ces limites sont approximatives. Les meilleures zones pour l’agriculture sont en terre tempérée, par exemple pour le café. Dans la terre froide on trouve la pomme de terre et le blé. Pour voir la neige il faut monter à plus de quatre mille mètres. Les Bogotanais cherchent le climat chaud en descendant du haut plateau à une heure de route. L’hiver ici c’est la période des pluies et l’été c’est la saison sèche.
Neiva, à 442 mètres d’altitude, dans la vallée du grand fleuve Magdalena qui traverse le pays du sud vers le nord jusqu’à la mer des Caraïbes, la température est caniculaire avec plus de trente degrés centigrades facilement. À Gigante, dans le même département du Huila, on est à huit cent soixante mètres d’altitude, mais le thermomètre marque plus de vingt-six sans problème.
La nouveauté cette année est l’épidémie de chikungunya qui est arrivée d’Afrique et attaque dans les terres chaudes où le moustique se développe à son goût. J’avais entendu parler en France à propos de l’Île de la Réunion où chaque année il y a des périodes de résurgence depuis une dizaine d’années. Les statistiques du Ministère de la santé colombien annoncent dans les cent cinquante mille malades et quelques rares cas de décès.
D’après la Wikipédia, le nom vient de la langue africaine makondée et signifie « qui se recourbe, qui se recroqueville », à l'image des feuilles tombées des arbres qui se recourbent en séchant et veut dire aussi «la maladie de l’homme courbé » car les symptômes sont une inflammation douloureuse des articulations et de la fièvre. Ça peut durer d’une semaine à quelques mois. Il n’y a pas de vaccin et le traitement est surtout des antidouleurs et du repos.
Ici, on ne trouve presque plus de moustiquaire en vente, surtout pour un lit double. Nous avons failli le faire fabriquer à Bogota. Les gens disent n’importe quoi sur la maladie. Il y en a qui pensent que c’est plutôt dû à la contamination de l’eau par des métaux lourds employés par les chercheurs d’or ; d’autres que c’est plutôt de l’hépatite ou au contraire que c’est en buvant de l’alcool que l’on peut se guérir (ce qui a déjà produit des morts supplémentaires). Les remèdes populaires ne manquent pas : on doit se frotter la peau avec du citron, on doit boire je ne sais pas quelle plante ou se baigner dans de l’eau froide.
Comme nous n’avions pas très envie de venir nous faire piquer par le fameux moustique (Aedes aegypti), nous avons pris sept jours avant un cachet de Tianima (vitamine B1) par jour, car paraît-il que grâce à ce médicament, on produit une odeur qui éloigne les moustiques (je suis un peu sceptique). Nous avons aussi acheté une moustiquaire pour couvrir le lit et essayer de dormir protégés des piqûres. Dans la journée nous nous mettons régulièrement sur la peau une lotion contre les moustiques.
Dans la famille plusieurs personnes ont déjà été malades depuis des bébés jusqu’à des personnes âgées. Toujours est-il que j’ai toujours été un bon repas pour ces animaux ; ils me piquent sans pitié et sans que je me rende compte. Espérons que ceux qui m’approchent ne soient pas contaminés. De toute manière, la maladie met cinq ou six jours après la piqûre pour se manifester.
23:29 Anotado en Naturaleza, Viajes | Permalink | Comentarios (0) | Tags: colombia, salud, trópico
domingo, 22 febrero 2015
Mes banquiers
C’est difficile de se passer d’elles, surtout quand on voyage dans un autre pays. Déjà en France, j’ai eu des mauvaises expériences. La plus récente est un problème qui dure depuis trois ans et que ma banque n’arrive pas à résoudre : je ne peux plus consulter mes comptes par l’Internet, que ce soit depuis un PC ou un téléphone portable. Il y a toujours un message d’erreur, alors que pendant longtemps ça marchait très bien. La seule possibilité qui me reste est le téléphone fixe en appelant un numéro 0820 en France. Je vais finir par quitter cette banque. Heureusement, j’ai des comptes ouverts dans deux autres banques, une en Suisse et une autre en France, et les deux marchent très bien par le web.
En novembre dernier, j’ai envoyé de l’argent sur ma banque colombienne de manière à préparer le voyage bien à l’avance. En janvier, l’argent n’était pas encore sur mon compte ! Après des multiples démarches, on m’a dit qu’il fallait que je remplisse une déclaration pour la donner personnellement dans les 60 jours du virement ou bien donner un pouvoir spécial à quelqu’un en Colombie pour le faire à ma place. C’était donc impossible vu les délais. L’argent est revenu à ma banque française juste avant notre départ pour la Colombie. En catastrophe, j’ai dû partir avec du liquide pour le changer à Bogotá (mais moins que ce que j’avais voulu virer initialement) et utiliser des cartes de crédit avec les limites hebdomadaires que l’on connaît.
J’ai quand même essayé d’envoyer une petite somme pour apprendre le processus sur place une fois pour toutes. Ici, la banque ne recevant rien, je me suis renseigné auprès de ma banque en France. Il fallait donner le nom, l’adresse et le téléphone du destinataire à Bogotá et ils attendaient ces données pour compléter l’envoi, mais bien sûr personne ne m’avait contacté. Avec ces informations, l’argent est apparu dans le système de ma banque colombienne, mais pas encore sur mon compte. Il fallait encore remplir un formulaire et le signer moi-même pour que les euros soient échangés en pesos et rentrent enfin dans mon compte.
L’employé de la banque m’a dit que dorénavant le système allait faire le versement de manière automatique si la somme ne dépassait pas les 7000 dollars. Autrement, il faudra remplir ce fameux formulaire et négocier le taux de change. J’ai demandé des explications quant à la « négociation », mais il n’en est rien : il s’agit simplement d’appliquer le taux de change officiel qui est plus haut que le taux du marché.
J’ai eu aussi une surprise avec ma carte bancaire colombienne que je venais de recevoir. Je vais retirer de l’argent au guichet automatique. Impossible de prendre d’un coup plus de 600 000 pesos et pas plus de 3 fois dans la même journée, à moins de passer par le guichet normal. Mais même en respectant ces limites, je n’arrivais pas à obtenir mes sous. Je vais donc au guichet normal et après une longue file d’attente l’employée me dit que le titulaire du compte était « décédé ». Elle a failli me tuer ! J’ai dû aller voir un conseiller qui m’a expliqué que lorsque l’on reçoit une carte bancaire colombienne, il faut tout de suite prendre de l’argent au guichet automatique pour ne pas la bloquer; c’est ce qui m’était arrivé.
Ces guichets automatiques sont très sensibles. Dès que l’on fait une fausse manip, l’opération est annulée et la carte est rendue. Un autre jour je vais donc retirer de l’argent, je fais la queue, je vois une dame qui retire son argent, puis c’est mon tour. Je mets ma carte, mais l’écran s’éteint et la carte reste bloquée. Je la vois, mais je n’arrive pas à la retirer. Quoi faire ? J’essaie d’appeler par un combiné qui se trouve à côté sans succès. J’essaie alors d’appeler avec mon portable le numéro indiqué sur la machine. Pendant ce temps l’ordinateur redémarre et l’écran du guichet semble reprendre vie. J’entends soudain un clic et j’arrive enfin à reprendre ma carte. Ouf ! J’ai laissé tomber ce guichet et j’ai utilisé un autre.
Le paiement par carte bancaire en général fonctionne bien dans les magasins. C’est rare qu’aucune des cartes ne passe pas. Pour payer des grosses sommes, c’est quand même mieux d’utiliser la carte bancaire colombienne qui est à débit immédiat et n’a pas de limite. Ce qui n’est pas très rassurant est d’aller au bureau de change pour échanger des euros en pesos. Le paquet de billet est plus gros en pesos et on a hâte d’arriver à la banque colombienne avec la liasse pour la déposer et être plus tranquille. On verra bien comment ça va se passer lorsque l’on achète bientôt une voiture d’occasion.