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miércoles, 13 abril 2016

Comme dans un étrange rêve

NV-IMP949.jpgÇa m'a rappelé ces moments où l'on entend une vieille chanson oubliée pour découvrir que l'on connaît encore presque par cœur ses paroles. Ici l'invitation indiquait une réunion d'anciens élèves et professeurs de la faculté d'ingénierie des années soixante-dix. J'ai vu quelques noms sur la liste, la plupart des inconnus. J'étais curieux de rencontrer des amis, mais aussi des têtes oubliées, de reconnaître des visages et à travers eux de revivre des moments oubliés. C'est vrai qu'en habitant à l'étranger depuis presque quarante ans, j'avais perdu de vue presque tout le monde. Nous avions vieilli séparés par l'Atlantique.

À l'entrée, j'ai salué quelques uns, j'ai payé ma part en échange d'un badge avec en gros caractères mon nom. C'était pratique car on pouvait lire de loin les noms des uns et des autres avant de s'en approcher. Pourtant aucune bille connue et les noms ne me disaient rien. Poliment et bêtement je souriais ou saluais comme si j'étais dans un pays étranger entre des gens qui parlent une autre langue.

« Bonjour, Nelson », me dit une dame en me faisant la bise, puis en voyant mon étonnement, elle me dit en me montrant son badge : tu ne te souviens pas de moi ! C'était vrai, mais en même temps des images anciennes me sont revenues à l'esprit et je l'ai vue toute jeune, avec des cheveux très noirs, dans un pull vert olive en laine serré qui faisait ressortir sa généreuse poitrine et sa douce figure qui n'avait pas trop changé malgré le temps.

D'autres personnes se sont assises à la même table où je m'étais installé, toutes aussi étranges les unes que les autres. Mon cerveau essayais sans succès de se repérer dans ce labyrinthe d'inconnus.

Il y avait beaucoup de bruit. Les uns assis, les autres debout discutaient et bavardaient, en riant ou en se donnant des accolades. Les serveurs passaient avec des plateaux pleins d'apéritifs. Moi, je flottais dans un nuage d'incertitudes. Le voisin de gauche me sort alors de ma concentration d'essayer de retrouver les visages d'antan de toutes ces personnes qui m'entouraient en me demandant : quand est-ce que tu as quitté la faculté de psychologie ? Plus effaré encore je lui ai expliqué que j'étais ingénieur, pas psychologue. C'est alors qu'il m'a signalé que la réunion des ingénieurs était à l'étage d'en haut !

Je suis sorti confus vers ma véritable réunion où je me suis retrouvé au milieu d'une centaine d'autres personnes aussi étranges qu'en bas, mais petit à petit j'ai retrouvé quelques anciens amis, certains ont eu du mal à me reconnaître, d'autres pas, la plupart des hommes étions chauves ou avec des cheveux blancs, certainement les femmes étaient toutes avec les cheveux teints, certains s'appuyaient sur des batons, quelques anciens profs m'ont reconnu ou on fait semblant de me reconnaître (moi aussi). On a parlé de parcours de vie, de mariages, de divorces, de morts, des enfants et des petits-enfants et j'ai continué autant que faire se peut de m'efforcer comme dans un étrange rêve à me souvenir du passé au travers des visages vieillis comme le mien.

 

lunes, 22 febrero 2016

Jour de marché

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Il faisait plus chaud et humide que d'habitude. Le soleil tapait fort à la verticale de mon chapeau de paille. Dans la place principale du village deux policiers fouillaient deux hommes qui n'avait pas l'air plus louches que d'autres qui les regardaient. Avant d'arriver au distributeur de billets, on entendait le bip bip de la machine qui ne voulait pas donner plus d'argent, car elle était en panne.

De retour par la place principale, ni les policiers ni les hommes fouillés n'étaient plus là. Le grand fromager centenaire ne donnait pas assez d'ombre par manque de feuillage, mais un peu plus loin sous des arbres plus généreux les gens assis sur des bancs publics buvaient des boissons fraîches pour se désaltérer.

Au coin de la rue un vendeur de chontaduros, le fruit d'un palmier, offrait sa marchandise sous un grand parasol. (Je n'aime pas ce fruit.) Nous en avons acheté trois déjà cuits. Le bruit augmentait lorsque l'on s'approchait du marché. C'était très animé. Les magasins ouverts, les bars plein d'hommes en train de boire de la bière, la musique mexicaine trop forte envahissait nos oreilles (rancheras avec des paroles sur des chagrins d'amour, des guitares, violons, trompettes ou accordéon).

Un jeune homme torse nu, sans chaussures, et sale discutait avec une femme qui lui criait dessus. Les gens observaient plutôt souriants. La femme était saoule, on m'a dit que c'était sa mère qui passe les journées à boire dans ce bar. Le fils est un petit voleur sans cerveau. Nous ne nous sommes pas arrêtés. Leur dispute continuait derrière nous.

Plus tard dans l'après-midi, en sortant de la maison pour aller manger des gâteaux fameux à un village à une demi-heure de route, je vois passer en courant le jeune homme de midi qui regardait en arrière dans sa course. Il entre dans une maison plus loin. On dirait que tout le village regardait la scène amusé. Derrière lui est apparu sa mère qui courait à toute allure pour le rattraper. Un troisième personnage que je n'avait pas vu auparavant courait derrière les deux. Ils sont entrés dans la même maison.

Il y avait une tension dans l'air. Je m'attendais à des tirs de pistolet ou à les voir sortir blessés de la maison. En fait le premier jeune homme est en effet sorti en courant de nouveau et sa mère et le troisième jeune derrière lui. Les gens s'amusaient de voir la scène. Nous n'avions pas envie de rigoler.

De retour, le village était plus calme. La pluie avait rendu la température plus supportable. Les soûlards étaient rentré chez eux. On nous a raconté que des volants avaient été distribués clandestinement avec un message menaçant contre les soûlards, les vagabonds, les drogués et les inoccupés qui étaient en train de rendre invivable le village.

Pendant plusieurs semaines la paix est revenue. Certains disaient que c'était la police qui avait fait circuler le message. D'autres que c'était la guerrilla. Personne ne sait que c'est moi qui, fatigué de tout ce bacarme, ai photocopié et fait distribuer en secret un vieux papier que l'on m'a mis sous ma porte d'entrée l'année dernière dans des circonstances similaires. J'espère que cette fois la tranquilité durera plus d'un an.

sábado, 16 enero 2016

Desvanecimiento

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Se despertó tirado de espaldas en el suelo de la cocina. Miró a su alrededor en la penumbra nocturna sin darse cuenta de lo que había pasado. Un vaso roto yacía cerca de su cabeza. Se sentó despacio para recoger los trozos de vidrio poniéndolos en un montón menos peligroso. Se levantó lentamente con ellos para tirarlos en la bolsa de los reciclables en el balcón. Notó un silencio de invierno. Todo estaba blanco por la nieve fresca que recubría el campo.

Todavía estaba mareado pero los escalofríos le habían pasado. Se vio sentado a la salida del baño donde también se había caído después de unos retorcijones que le revolvían los intestinos. Recordó que había bajado las escaleras tambaleándose para buscar algo en la cocina. ¿Qué era?

La sangre le volvía al cerebro y con ella las ideas. Recordó que la tempestad de nieve no lo había dejado salir de su casa, que los teléfonos no funcionaban, que su esposa estaba por dar a luz y que no tenían más remedio que parir en casa.

Recordó que estaba en el cuarto de arriba cuando a fuerza de subir y bajar las escaleras por agua caliente, toallas, sábanas, lonas de plástico, hules, platones, abanicos, linternas, compresas, tijeras, desinfectantes, bebidas y alimentos energéticos, un calentador eléctrico y toda la parafernalia, pero él sin comer ni beber nada se estaba mareando.

Entonces como un relámpago subió corriendo para ver qué había pasado. Fue entonces que descubrió que ya eran padres y todo había salido bien, de la forma más natural. Un verdadero regalo de Navidad.

08:00 Anotado en Cuentos | Permalink | Comentarios (0) | Tags: ficción, microrrelato